Une mobilisation cruciale pour contrer le RN
À quatre jours du scrutin, la gauche et la majorité sortante intensifient leurs efforts pour convaincre leurs électeurs d’appliquer le « front républicain » lors des élections de dimanche. En effet, les nombreux désistements pourraient empêcher le Rassemblement national (RN) d’obtenir une majorité absolue, menant ainsi à la formation d’une coalition encore loin de faire consensus.
Les désistements : un impact significatif
Les désistements massifs - 130 pour la gauche et plus de 80 pour les macronistes - ont réduit le nombre de triangulaires, contribuant potentiellement à contenir une partie de la montée du RN. L'élément clé du second tour sera donc la proportion d’électeurs qui suivront les consignes de désistement.
« Cela ne fait pas plaisir évidemment à beaucoup de Français de devoir faire barrage au RN en utilisant un autre bulletin qu’ils n’auraient pas voulu », a concédé Gabriel Attal sur France Inter. Cependant, il a ajouté : « je considère que c’est notre responsabilité que de le faire », soulignant que seul le RN était en position d’obtenir une majorité absolue le 7 juillet.
Appels au front républicain
Édouard Philippe a également exprimé son soutien à ce mouvement, déclarant qu’il voterait pour « un candidat communiste » au Havre qui partage « une exigence démocratique ». De l’autre côté, Marine Le Pen a raillé sur TF1 ces rapprochements, qualifiant cette situation de création d’un « parti unique » menant au « bourbier ».
Jordan Bardella a dénoncé « des accords électoraux du déshonneur » et une « coalition Macron-Mélenchon pour paralyser le pays ».
Vers une grande coalition ?
Marine Le Pen a évoqué un seuil de 270 députés, complété avec des soutiens « divers droite, divers gauche, LR » pour accepter Matignon. Cependant, si le RN ne pouvait pas gouverner, les macronistes, une partie de la gauche sans LFI, et certains LR pourraient tenter de former une « grande coalition », courante dans d’autres pays européens mais inédite en France.
Les obstacles à l’unanimité
Ce scénario est loin de faire l’unanimité. L’absence de La France Insoumise (LFI) empêcherait d’atteindre une majorité absolue. Emmanuel Macron a affirmé qu'il n’était « pas question de gouverner » avec LFI, une position partagée par les Insoumis qui veulent appliquer leur propre programme. Eric Coquerel a souligné que la majorité ne voudrait pas appliquer le programme de LFI.
Marine Tondelier des Écologistes n’a pas fermé la porte à ce scénario, mais a exclu un nouveau « Premier ministre macroniste ». Sandrine Rousseau considère qu’une telle coalition trahirait les électeurs.
Le Parlement au centre des discussions
Les partenaires potentiels pour une éventuelle coalition s'accordent sur le fait que les discussions devraient se dérouler au Parlement, et non à l’Élysée. « Soit le pouvoir sera entre les mains d’un gouvernement d’extrême droite, soit le pouvoir sera au Parlement », a résumé Gabriel Attal.
La situation actuelle laisse présager un scrutin déterminant, où le rôle des électeurs sera crucial pour orienter la formation du futur gouvernement français.